LES CHEVAUX DE FEU, Serguei Paradjanov, coul.+ N&B, VOST, 1966
Dans les Carpates
« oubliées des dieux et des hommes », au XIXe siècle,
Ivan et Marichka s’aiment malgré la rivalité de clans qui oppose
leurs deux familles.
Tous les peuples ont leurs Roméo et Juliette ou
leurs Tristan et Iseult, mais le génie de Serguei Paradjanov est
dans sa manière de filmer cette histoire. Sa caméra est animée
d’un élan prodigieux, qui enveloppe l’espace, le fait tournoyer
et rougeoyer, sans jamais perdre de vue le visage de l’homme dans
la beauté élémentaire de ses passions, de ses joies, de sa
douleur. Ce regard de peintre est un regard vivant, sensible à la
fraîcheur de l’eau, au velouté de la mousse, au brûlant du feu
et de la faux, à l’éclat cruel de la hache. Nous sommes loin de
tout folklore et de tout esthétisme.
Et ce film en forme de conte
poétique évoque aussi les mythes les plus profonds. Le son qu’il
rend, la lumière qu’il répand, nous touchent droit en ce point où
le cœur, l’âme, le sang, la chair se confondent dans l’intuition
du sublime.
Il faut voir ou revoir Les chevaux de feu
si l’on veut retrouver ces images éternelles qui sommeillent au
fond de chacun de nous.
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Compléments: Larousse, Dictionnaire mondial des films, 2005.
L'analyse du film par Roger Cussol in live à la séance de Cinévallée !
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